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L'ancien de la 2e DB se souvient du général Leclerc

Par Sébastien Lamarque
Publié le 24 novembre 2010 à 04h00
Mis à jour à 09h06

Casimir Condado (médailles sur la poitrine) a participé aux combats auprès de Philippe Leclerc. © Sébastien Lamarque
Le Souvenir français et les anciens combattants consacrent une exposition au libérateur de Paris, en mairie. Casimir Condado, ancien de la 2e division blindée, lui rend hommage.
Ils sont nés à vingt ans d'écart et ont pourtant participé aux mêmes combats, du Débarquement en Normandie au Nid d'aigle de Hitler. Casimir Condado, tireur d'élite de la 2e DB (division blindée) pendant la seconde guerre mondiale, l'un des derniers survivants, a retrouvé lundi son commandant, le maréchal Philippe Leclerc, pour une exposition visible en mairie.
Après Jean Moulin, le Souvenir français et le comité d'entente des anciens combattants consacrent leur exposition annuelle à Phlippe Leclerc (un prêt de l'Office national des anciens combattants). Né en 1902 de noblesse picarde, le comte Philippe de Hautecloque, officier monarchiste et catholique, rallie la Résistance à Londres, avec femme et enfants (six !) le 22 juillet 1940. Et prend le patronyme de Leclerc, répandu en Picardie.
« Du bon travail »
Le 2 mars 1941, après avoir pris avec 300 hommes l'oasis de Koufra, en Lybie, il fait le serment avec ses soldats « de ne pas déposer les armes avant d'avoir vu le drapeau français flotter sur la cathédrale de Strasbourg », rappelle Lajos Nagy, président du Souvenir français d'Oloron.
Alors que le colonel Leclerc participe à la prise de Tunis, début 1943, en Haut-Béarn, l'Oloronais Casimir Condado, 21 ans, refuse le service de travail obligatoire et cherche à passer en Espagne pour rallier les Forces françaises libres en Afrique du Nord. Le récit de ce passage périlleux par les Pyrénées, le 6 mars 1943, a déjà été livré dans ses colonnes. Après avoir goûté des geôles espagnoles, il débarque à Casablanca le 23 octobre.
Enrôlé au sein du 12e régiment de chasseurs d'Afrique, dans la 2e DB, Condado emboîte les pas de Leclerc sur les marches de l'Histoire. Le Débarquement au sein de la IIIe armée américaine du général Patton, la blessure par éclat d'obus à Alençon, la Libération de Paris le 25 août 1945 (Casimir est l'un des premiers hommes à entrer dans la capitale).
Septembre 1945. L'acte qui vaudra à Casimir sa croix de guerre. Posté sur les hauteurs de Dompaire-Damas, il met en déroute une colonne de chars allemands qui menace de fondre sur la division. « J'ai tiré un premier obus qui a manqué de peu sa cible. Le deuxième a fait mouche sur le moteur. J'ai mis en feu le premier char et le dernier. » Cela lui vaudra ce mot de Leclerc : « C'est du bon travail ». L'hommage humble d'un héros à un autre.

===> Philippe Leclerc, un héros de légende
Le vernissage de l'exposition, visible jusqu'au 26 novembre, s'est déroulé lundi soir en mairie. « La jeunesse doit savoir que si nous vivons dans un pays libre, c'est grâce à des hommes comme le maréchal Leclerc et le chasseur de 2e classe Condado », a déclaré Pierre Pragnère, président du comité d'entente des associations d'anciens combattants. « L'unité commandée par Leclerc fut vraiment représentative de cette France qui résista, a complété Lagos Nagy. Cette troupe avait un moral magnifique. Ils livraient tous une guerre personnelle. » L'adjoint au maire Jean-Pierre Domecq, enfin, a salué « la tenue de cette belle exposition dans la mairie d'un résistant, le maire Jean Mendiondou. »